Rendez-vous du 2 avril au 25 mai 2025 à la basilique Saint-Vincent à Metz, ouverte du mercredi au dimanche de 14h à 18h.
Né au siècle dernier, Nicolas Boutruche est très vite attiré par l’image. Enfant, il dessine continuellement, à la maison comme en cours. Prédisposé pour les chiffres, Nicolas se lance dans des études scientifiques, mais arrête la faculté au bout de deux mois et onze jours, falsifie ses bulletins scolaires et entre dans une école de cinéma. Après avoir tourné plusieurs courts métrages, il réalise pendant dix longues années une centaine de films publicitaires, musicaux et « corporate ». Fatigué de faire des films pour les autres, Nicolas veut de nouveau raconter des histoires pour lui, laisser sa sensibilité s’exprimer. Il délaisse le film pour s’essayer à la photographie et propose une première série photographique sur le thème de l’apesanteur en 2009. Six ans plus tard, Nicolas entame une deuxième série « Du Voyeurisme au 1/10ème ».
L’univers de Nicolas Boutruche est décalé, original. Il joue avec la mise en scène théâtrale. En 2009, il se lance en photographie. En 2015, l’artiste propose une nouvelle série photographique intitulée « Du voyeurisme au 1/10ème », une réelle « tranche » de vie(s) illustrée par la découpe d’un bâtiment imaginaire ou réel sous forme de plan de façade. Les éléments de décor, comme les acteurs, sont essentiellement shootés individuellement sur fond vert au préalable. Ils sont intégrés numériquement dans l’œuvre après avoir été modélisés, détourés, déformés et étalonnés afin de s’insérer parfaitement dans la perspective de chaque espace. En 2019, sa photographie « Grand Hôtel », de cette même série, obtient notamment le deuxième prix mondial de photographie (World Cup of Photography). C’est une œuvre titanesque qu’il réalise pendant un an et demi. Elle est composée de 18 000 calques numériques et de 97 figurants. En 2022, il anime la photographie « Majestic » en réalité augmentée.
Bout d’essais a accueilli en février 2025 Nicolas Boutruche pour une résidence de recherche et de création afin de réaliser une série d’œuvres sur la Ville de Metz.
Cet artiste succède à Le Turk, venu réalisé en 2019 l’œuvre monumentale Ode à Metz, et à Julia Fullerton-Batten venue en 2022 réaliser cinq œuvres dans cinq lieux emblématiques de Metz.
Née à Beyrouth au Liban, elle vit et travaille entre Beyrouth et Marseille.
Randa Mirza est une artiste plasticienne qui travaille avec la photographie, la vidéo, l’installation et la performance. Ancrée dans un discours féministe et décolonial, sa pratique artistique interroge les systèmes de pensées hégémoniques et les représentations normées. En visibilisant les constructions symboliques, sociales et politiques actuelles, son travail questionne le point de vue du regard, et les contextes de production et de réception des images, mettant en lumière ce qui est oublié ou intentionnellement caché. Espace de réflexion, de réparation et de résistance face à la violence, sa pratique s’inscrit entre document, expression personnelle et écriture artistique.
Dans « Beirutopia » (2010 – en cours), utopie et réalité se confondent dans une même image. Cette série dénonce la politique de reconstruction d’après-guerre et l’effacement de l’identité urbaine de la ville de Beyrouth. Depuis 2010, Beyrouth est le théâtre d’un boom de la construction. Pour annoncer leurs projets de construction, les promoteurs immobiliers installent de grands panneaux publicitaires in situ reproduisant l’avenir de ces structures. Ils simulent les édifices, leur environnement, leurs résidents imaginaires et leur mode de vie, dans le cadre d’une stratégie marketing pour vendre leur produit. L’artiste a capturé les images virtuelles de ces panneaux publicitaires encadrés dans leur environnement réel. Elle utilise l’échelle, la superposition et le cadrage des images pour souligner une lecture critique de l’avenir urbain de Beyrouth.
Après avoir été diplômé de l’École de Photographie de Saint-Dié-Des-Vosges et de Toulouse (ETPA), Vincent Muller débute sa carrière dans la photographie publicitaire. Il se met par la suite à son compte et répond à des commandes pour des marques, des agences ou différents médias.
Vincent a trouvé par le biais de la photographie le moyen de rencontrer l’Autre. Il s’intéresse aux gens, leurs cultures, leurs différences et leurs manières d’aborder la vie. C’est donc tout naturellement qu’il travaille essentiellement autour de l’humain dans ses projets personnels et collaboratifs. Il cherche à capturer la fugacité de l’instant, mais s’autorise aussi à le mettre en scène.
Le reportage « Presque réelles » montre des hommes d’apparence banale, insérés dans la société, mais qui ont choisi de partager leur intimité avec une « love doll ». À travers ce travail, Vincent Muller a tenté de montrer le quotidien de ces « doll owners », qui, pour des raisons variées, ne veulent plus d’une femme dans leur vie. Objet sexuel, simple « présence », jouet pour adulte, la poupée est devenue leur monde et fait office de compagne qu’ils cajolent, habillent, déshabillent à leur guise. Un reportage intimiste, parfois dérangeant : le photographe s’est immiscé dans leur univers et pose la question du rapport qu’il peut y avoir entre un humain et un objet. Pour ces hommes, c’est d’amour dont il s’agit, un amour qu’ils qualifient de réel.
Son travail photographique a été exposé en France notamment à Aedaen Gallery et au Palais des Congrès de Strasbourg ou à la Darkroom Galerie à Nice et aussi en Suisse, à la Galerie Swiss Art Space de Lausanne, ou encore en Allemagne à l’Institut Français de Stuttgart.
Dès l’enfance, sa pratique de la danse et du dessin de modèle vivant oriente son art vers le corps humain. Sortie en 2005 de Penninghen dont elle est diplômée en direction artistique, elle fait le choix de la photographie comme moyen d’expression. Son travail se déploie de la photographie plasticienne à la photographie thérapeutique.
En 2010, elle remporte le Prix Picto. Deux ans plus tard, son travail est primé par la Bourse du Talent et exposé à la Bibliothèque nationale de France François Mitterrand qui l’intègre dans son fonds photographique. Depuis, son travail est régulièrement exposé dans les galeries, festivals et institutions, parmi lesquels en 2023, Les Rencontres de la Photographie à Arles, Le Festival Les Femmes s’exposent en Normandie et la Galerie Analix Forever à Genève, en 2022, la 110 Galerie à Paris, en 2018 le Palais Galliera à Paris et le festival Planches Contact à Deauville, etc.
Son travail est également exposé aux Etats-Unis à l’Espace Snap (2015), ainsi qu’en Asie à la Galerie Paris 1839 (Hong Kong, 2016), au sein du mois Franco-Chinois de l’environnement (Chine, 2016) et au French May (Hong Kong, 2013).
À Metz, elle va présenter sa série « Vivant, Le sacre du corps », elle nous propose à travers ce travail une expérience de rencontre du vivant, sous ses formes humaines, végétales ou animales. Elle a cœur de célébrer les multiples manifestations du vivant dans leurs beautés riches et complexes.
Bout d’essais souhaite mettre en avant un jeune photographe et vidéaste spécialisé dans le travail documentaire, de portrait, de reportage et de tournage cinéma. Il a remporté le prix du jury Musicophotographie 2024 organisé par Bout d’essais lors d’une soirée de projection au Klub.
Il a notamment été finaliste du prix Voltaire de la Photographie 2023, a remporté le premier prix du jury au concours dualité Wipplay 2023, lauréat de l’édition 2020 et 2023 de la Jeune Photographie Occitanie Lens Culture Portraits Awards 2023, etc.
Føroyskur Ungdómur (Jeunesse(s) Féroïenne)
Extraits de série (2020 – en cours)
Les Îles Féroé, géographiquement reculées au milieu de l’océan Atlantique Nord entre Islande, Norvège et Ecosse, sont le berceau d’une population qui par sa jeunesse est en pleine mutation. Acculées entre une bipolarité très présentes au sein même de cet archipel d’à peine cinquante-mille habitants entre mentalités religieuses/non-religieuses mais aussi conservatrices/libérales dans leur extrêmes. La jeune génération et quelques précurseurs plus âgés commencent à peine à trouver leur place, en effet de « nouvelles » mentalités et idées apparaissent et évoluent sur par exemple une façon de consommer basée entre respect de l’environnement et du vivant mais aussi dans le respect de son prochain via une communauté gay et transgenre plus assumée avec une acceptation grandissante des autres.
Le portrait de cette jeunesse aux nuances complexes que j’ai tenté d’expliquer et d’imager, se met en relief avec le quotidien et mon ressenti que j’ai partagé durant cette longue période avec beaucoup de personnes de divers horizons. Tout cela a commencé il y a trois ans avec un premier séjour puis une installation durant un an et demi afin de vivre pleinement cette mutation de l’intérieur. Pour illustrer ce changement permanent, durant le déroulé de ce projet, des lois importantes ont été votées au parlement des Féroé permettant une meilleure reconnaissance de chacun par la non-discrimination, dont une qui a fait grand bruit dans la société féroïenne et ses différentes mœurs sur la reconnaissance de la parentalité légale de deux mères sur leur enfant.
Des nuances sont à apporter dans ce petit territoire très complexe de dix-huit îles à la fois très connecté, ouvert et influencé par notre pensée occidentale, est de préciser que ces mentalités ont évolué plus rapidement au sein de la capitale Tórshavn et de ses villes voisines que partout ailleurs dans les différentes îles. Cette différence est expliquée par le recul géographique encore plus présent de beaucoup de villages et d’îles et l’évolution des chemins de pensée(s) évolue de façon plus lente et différemment d’un endroit à l’autre. On peut compléter par le fait que les féroïens sont davantage attachés à leur village qu’à leur nation avec une culture, une croyance chrétienne et des racines identitaires très fortes, le tout complété avec un rapport à la famille très intense. Par conséquent les idées extérieures ont du mal à être entendues et intégrées et ces «idéaux» sont très souvent rejetés. Par ce fait, Tórshavn, cœur économique et culturel de l’archipel est le précurseur qui tend à influencer le reste de la population dans une certaine mesure.
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