Édouard Elias

Édouard Elias témoigne des crises sociales et humanitaires à travers le monde : guerres, exodes, répression, pauvreté. Autant préoccupé par le récit recueilli auprès du sujet que par sa perception par le public, il explore tous les procédés lui permettant de créer un lien autre que simplement informatif autour de ses histoires.

 

Sa photographie évolue, au départ concentrée sur une pratique « news » lors du conflit syrien ou il a suivi les différentes offensives rebelles sur le front opposé à l’armée de Bachar El Assad. Capturé par l’Etat Islamique pendant son quatrième reportage, il sera retenu 11 mois en otage. Il couvre ensuite pour les plus grands médias nationaux différents lieux de crises et de combats, comme une immersion auprès des sauvetages de réfugiés en Méditerranée, la fuite de populations civiles autour du lac Tchad lors des exactions de Boko Haram, l’hôpital du docteur Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 en république Démocratique du Congo, les centres éducatifs fermés pour jeunes délinquants en France ou encore dernièrement un travail sur deux tranchées ennemies, face à face, dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine.

 

Son approche se dirige ensuite vers une méthodologie plus lente, où l’intimité avec son sujet créée une pratique immersive de sa photographie, au plus proche des histoires afin de ne pas témoigner seulement d’un contexte mais d’émotions.

 

Depuis 2016 il collabore avec Fanny Boucher, maitre d’art en héliogravure. Ainsi, munis de presses taille-douce, ils sillonnent la France autour de projets éducatifs auprès des jeunes générations.

 

Janvier 2017 / Irak – Qayyarah / Le puit 77

 

Depuis l’été 2016, à Qayyarah, bourgade au bord du Tigre, près de la ligne de front de Mossoul, les ingénieurs de la compagnie pétrolière Naft Shamal ( Pétrole du nord ) luttent pour éteindre les puits de pétrole incendiés par l’état islamique.
Les nuages obscurs saturent le ciel, l’air est puant, le soleil bouché. Le sol est un épais marécage noir de pétrole luisant.
Les moyens techniques sont dérisoires, les hommes se battent ici avec leur savoir faire, leur ténacité, ils surpassent leurs limites. Ce sont les mêmes qui déjà 2004, à Kirkouk, risquaient leur vie à éteindre un oléoduc qu’Al Qaida faisait « sauter sans arrêt » sous les tirs de mortiers.
Le puit 77 est un rebelle. Ils bricolent des cahutes de tôle qu’un bulldozer chaque jour pousse vers le feu. Les pompiers s’y protègent, progressent, font passer des lances à eau pour refroidir la terre, pas à pas, courbés contre les flammes vers la tête du puit. Soutenus par un étrange engin de chantier, ils tentent d’étouffer la fournaise par l’injection d’un mélange d’eau salée et de ciment.
Ici on n’utilise pas de nitroglycérine pour souffler l’incendie, l’objectif est la tête de puit tordue par les explosifs de Daesh.
Depuis des semaines, ils sont prêts du but, la température chute, la flamme s’affaisse, mais soudain le souffle bondit vers le ciel, les hommes doivent reculer. Ils ne rendent pas les armes. Ici, comme sur le front de la vieille ville de Mossoul, ces hommes continuent de chercher ce passage où rien ne luit. 

 

Les images d’Édouard ont étés exposées entre autre au Centre National des Arts & Métiers, au site du Pont du Gard, classé patrimoine mondial de l’UNESCO, au festival des libertés à Bruxelles, au Musée National de Chine à Pékin.Elles ont également étés accueillies à la galerie Polka Paris, au Grand Palais, à la Fondation Michelangelo à Venise ainsi que à la London Craft Week. Son travail a été acquis par le musée national des armées des invalides pour leur fond photographique. Édouard a reçu pour son travail le Prix visa d’or Remi Ochlik à Visa pour l’image, le prix Sergent Vermeille a été reçu au World Press Photo Masterclass, etc.

Edouard Elias zeigt soziale und humanitäre Krisen der ganzen Welt : Krisen, Migration, Repression, Armut. Sowohl um die Geschichten hinter seinen Themen als auch um die Wahrnehmung der Öffentlichkeit sorgt er sich und erkundet alle Techniken, die es ihm erlauben Verknüpfungen zu schaffen, die nicht nur rein informativ sind.
 
Seine Fotografie entwickelt sich weiter, zu Beginn konzentrierte sie sich noch auf die “News-Praxis” zu Konflikt in Syrien, wo er die verschiedenen Offensiven der Rebellenfront gegen die Armee von Machthaber Assad verfolgte.Als Geisel des Islamischen Staates während seiner vierten Reportage sollte er 11 Monate in Gefangenschaft gehalten werden. Im Anschluss deckte er für die größten nationalen Medien verschiedene Krisenherde und Konfliktschauplätze ab, so taucht er beispielsweise ein in die Flüchtlingsrettungen auf dem Mittelmeer, in die Flucht de Zivilbevölkerung rund um den Tschadsee vor den Gewaltausschreitungen der Boko Haram, in das Hospiz des Doktors Mukwege in der Republik Kongo, Friedensnobelpreisträger von 2018, in die geschlossenen Schulen für junge Straftäter in Frankreich oder auch zuletzt in eine Arbeit über die verfeindeten Linien, die sich im Donbass in der Westukraine gegenüberstehen.
 
Sein Ansatz richtete sich danach auf eine eher langsame Methodik, wo die Vertrautheit mit seinem Subjekt eine immersive fotografische Praxis erzeugt, so nah wie möglich an seinen Geschichten, um über den Kontext hinaus von Emotionen zu berichten.
 
Seit 2016 arbeitet er mit Fanny Boucher zusammen, einer Meisterin des Kupferlichterdruckes. Ausgerüstet mit Kupferstichpressen durchpflügen sie so ganz Frankreich mit ihren erzieherischen Projekten für jüngere Generationen.