PixxelCult

PixxelCult est une association allemande qui valorise la photographie documentaire. L’activité essentielle est la construction d’une collection en ligne visible sur pixxelcult.de

Cette banque d’images englobe tous les aspects visibles de la Grande Région. Les photographes, qu’ils soient professionnels ou amateurs, peuvent postuler et envoyer leurs séries. Un jury compétent, dont les membres sont conseillers d’exposition, galeristes ou conférenciers dans la Grande Région, décide de l’entrée de nouveaux travaux dans les archives.

 

Pour le festival Photographie mon Amour, PixxelCult présente quatre des 93 séries que comporte sa collection :

 

– Kurt Schapper esquisse avec “Das Land von Seltz und Wissembourg”, une Alsace peu spectaculaire au-delà du colombage et du folklore.

 

– Angelika Perhoc évoque un monde en voie de disparition. Sa série “zuhause am Werk” traite des cités ouvrières sur des sites d’industrie lourde en Lorraine, au Luxembourg, en Wallonie et en Sarre.

 

– Originaire d’Allemagne et vivant en Lorraine, Alix Häfner pose un regard sobre sur des paysages familiers avec sa série “Covid-Grenzen”. Des frontières visibles et invisibles ont tenu soudainement les gens à distance lors de la pandémie.

 

Déclaration


Le 16 mars 2020, l’Allemagne a décidé de fermer ses frontières après les effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19.
Cette décision est avant tout d’ordre politique et sanitaire. Il reste cependant déconnecté d’une réalité propre aux travailleurs frontaliers. En particulier, je m’interroge sur la frontière franco-allemande entre la Sarre et le Grand Est, mais d’autres frontières risquent d’être concernées par des problèmes similaires.
Ce documentaire pose un regard sans artifice sur ces paysages traversés par la frontière entre ces deux états. Un regard calme et curieux, loin des polémiques et des accusations. Les médias allemands, français et internationaux ont traité de cette situation exceptionnelle et de ses conséquences. Il y a eu beaucoup de « bruit » autour de la fermeture de ces frontières, des nouvelles honteuses et haineuses, et de vieilles peurs (que l’on croyait enterrées) enfin réveillées.
Ces photographies tentent de marquer et de reconnaître ce fait historique. Ils sont destinés à être des observations de terrain, des preuves picturales in situ. Ils fonctionnent comme un long écho silencieux du bruit médiatique éphémère. Ils étudient ce paysage et son identité, ils l’interrogent et l’interrogent.
Cette documentation témoigne également de mon désarroi très personnel face à cette situation sans précédent.
La réalité des frontières est la réalité des frontaliers (travailleurs ou non), des citoyens français et allemands qui vivent d’un côté ou de l’autre, des paysans qui vivent d’un côté et travaillent de l’autre, de l’Allemand qui gagne son pain en France et fait ses courses en France (parce que c’est mieux), des Français qui vont chez DM et Aldi (parce que c’est moins cher), de l’Allemand qui achète sa maison en France parce que le marché immobilier est moins cher, des Français qui vont en Allemagne pour travailler parce que les salaires sont plus élevés et qu’il y a plus d’offres, et il y a des Allemands qui tombent amoureux des Français (et vice versa), de bonnes auberges françaises, des cigarettes allemandes bon marché, de l’essence moins chère en Allemagne, des centres culturels et des institutions à France,des centres-villes pittoresques et authentiques en France, des marchés de Noël en Allemagne.
L’identité de ces régions est TRANSFRONTALIÈRE, les cultures se frottent les unes aux autres et une certaine INTER-dépendance s’est développée au cours de l’histoire. Vue métaphoriquement, cette frontière entre la Sarre et le Grand Est n’est ni claire ni précise, elle est perméable, variable, plus ou moins graduée ou pointillée. Elle est en vie.

 

Je suis franco-allemand. Je vis en Allemagne, ma famille habite ici aussi, j’ai mon atelier d’artiste ici, mais je travaille principalement en France, mon conjoint est français et l’essentiel de ma vie sociale et culturelle se déroule en France.
Le 16 mars, l’Allemagne ferme ses frontières et la France est en confinement.
Je pars précipitamment de Nancy pour retourner à Sarrebruck.
Je me sens coupé en deux, les fesses entre deux chaises, en pleine dissonance cognitive.
Mes amis sont enfermés en France et j’enseigne le français à distance à mes élèves. Je suis en Allemagne, il fait beau et les restrictions nationales me permettent de sortir. Je passe mon temps libre (de mars à mai 2020) à randonner le long de la frontière entre la Sarre et le Grand Est avec mon appareil photo, à planter mes pieds dans le sol allemand, à regarder la France à contre-jour et les contrastes entre nos deux pays pour voir la différence radicale entre théorie et pratique, le désenchantement d’une utopie européenne inscrite dans le paysage franco-allemand.

PixxelCult ist der Name eines Vereins, der Fotografie in dokumentarischen Stilen fördern will. Eine wesentliche Aktivität ist der Aufbau der Online-Sammlung unter pixxelcult.de

Dieses Bildgedächtnis umfasst alle sichtbaren Aspekte der Großregion. Fotograf*innen, egal ob Profi oder Amateur, können sich mit ihren Serien bewerben. Eine kompetente Jury, deren Mitglieder als Kurator*innen, Galerist*innen oder Dozent*innen in allen Teilregionen tätig sind, entscheidet über die Aufnahme neuer Arbeiten ins Archiv.

 

Beim Festival „Photographie mon amour” präsentiert PixxelCult vier aus derzeit 93 Serien in seiner Sammlung:

 

– Kurt Schapper skizziert mit „Das Land von Seltz und Wissembourg”, ein unspektakuläres Elsass jenseits von Fachwerk und Folklore.

 

– Angelika Perhoc erinnert an eine im Verschwinden begriffene Lebenswelt. Ihre Serie „zuhause am Werk”, handelt von Arbeitersiedlungen an Standorten der niedergegangenen Schwerindustrie in Lothringen, Luxemburg, Wallonien und im Saarland.

 

– Alix Häfner, die aus Deutschland stammt und in Lothringen lebt, wirft mit ihrer Serie „Covid-Grenzen” einen nüchternen Blick auf vertraute Landschaften. Sichtbare und unsichtbare Grenzen hielten in der Pandemie plötzlich die Menschen auf Distanz.